Comment se cacher des caméras de vidéosurveillance : dans le passé et dans le futur ?

Les algorithmes de reconnaissance faciale peuvent suivre vos mouvements de manière très précise. Mais si vous savez comment ils fonctionnent vous pouvez les piéger.

Dans la plupart des systèmes de surveillance, les vidéos sont enregistrées en boucle « juste au cas où », mais aucune mesure additionnelle n’est prise. Dernièrement, les vidéos sont de plus en plus envoyées à différents systèmes d’analyse de données. Par conséquent, ces informations pourraient être utilisées pour suivre des personnes en particulier.

Il est donc évident  que Big Brother peut violer nos vies privées. Vous pouvez accepter cela de la part des gouvernements, car ils sont censés maintenir l’ordre. Néanmoins, de nos jours, les systèmes biométriques utilisent des moyens qui nous soutirent de l’argent et agissent contre notre droit à la vie privée. Et il s’agit alors d’une toute autre affaire.

 

Par exemple, imaginez que vous faites des emplettes pour acheter un manteau d’hiver. En même temps, le système de surveillance du magasin compare votre photo avec celles des voleurs connus et ajoute un dossier de plus sur votre profile d’acheteur.

Autre cas : si vous allez chez un concessionnaire automobile pour regarder les nouvelles voitures, dès que vous entrez dans le magasin, il cherche votre nom et toutes les informations qu’il peut trouver sur vous. Évidemment, ces données comprennent le fait que vous ne pouvez pas vous permettre d’acheter une nouvelle voiture.

On ne peut rien y faire. Même les églises utilisent un système de reconnaissance faciale afin de savoir quels sont les gens qui y vont régulièrement. En effet, il se trouve qu’il est plus facile de solliciter des dons de ces personnes.

N’est-ce pas beau ? En réalité, pas vraiment. Mais il n’y a rien de criminel à cela.

Que diriez-vous si chaque détail de votre vie privée, récupéré par différentes entreprises, était dévoilé un jour sur Internet ? Contrairement à l’histoire du piratage du site Internet Ashley Madison, ces systèmes fournissant des photos et des vidéos, personne ne pourra douter de votre identité.

Les lois de la plupart des pays ne répriment pas vraiment l’utilisation de la reconnaissance faciale à des fins commerciales. De même, par exemple, il n’est pas interdit de prendre des photos de personnes dans la rue. Dans ces conditions, il n’est pas surprenant que de plus en plus de personnes se demandent comment se cacher de « l’œil qui voit tout »

Afin de comprendre comment procéder, il faut en savoir plus sur la méthode d’analyse d’image contemporaine. Dans certaines conditions, il est possible de mettre l’accent sur deux approches communes.

Puis-je voir votre visage, s’il vous plaît ?

La première approche s’appuie sur la comparaison entre certains traits caractéristiques que l’on peut assigner à partir d’une photo avec une base de données préalablement conçue. Il peut s’agir de la distance entre les yeux, des dimensions du nez, de la forme des lèvres, etc.

Cette approche est similaire à celle qui consiste à identifier les personnes par leurs empreintes digitales. L’échantillon doit être enregistré au préalable, puis gardé dans une base de données. Après quoi, il suffit de comparer les lignes papillaires d’une personne inconnue avec celles que l’on trouve dans les échantillons et de voir si elles correspondent. Par conséquent, le prérequis pour effectuer une reconnaissance faciale est d’obtenir des photos d’une qualité satisfaisante (de face et avec un éclairage convenable) des bonnes personnes.

Où peut-on obtenir ces photos ? Les sources peuvent être différentes. Peut-être que l’on nous demandera de regarder la caméra quand on doit créer une carte de réduction, ou peut être que quelqu’un scannera certains documents avec nos photos.

 

Il est très facile de tromper un système de reconnaissance faciale classique. La manière la plus simple est de baisser la tête et de ne pas regarder la caméra. La plupart des traits caractéristiques peuvent être mesurés seulement à partir d’un angle qui vous montre de face. Par conséquent, si l’angle n’est pas suffisamment bon, il est probable que la photo ne montrera pas les traits caractéristiques nécessaires. Si vous portez une casquette à visière, les caméras, qui se situent au-dessus (elles sont généralement installées quelque part suffisamment en hauteur), seront totalement inutiles.

Certains experts conseillent de faire une grimace quand vous passez devant un objectif. Peut‑être que cette astuce fonctionne bien, mais elle attire beaucoup trop l’attention. Tout ce dont vous avez besoin est d’une paire de lunettes de soleil.

Leur avantage est qu’elles couvrent les yeux, et c’est une des caractéristiques les plus importantes en ce qui concerne les systèmes de reconnaissance faciale. Les lunettes de vue communes ne modifient pas assez les traits du visage, et les algorithmes avancés peuvent améliorer la photo très facilement afin d’obtenir ces informations. Néanmoins, de grandes lunettes opaques présentent un défi sérieux pour les systèmes classiques. Tout comme les modèles miroirs qui aveuglent la caméra avec la lumière réfléchie.

Et votre apparence ce soir…

La deuxième approche à la reconnaissance humaine que par exemple Facebook et Google sont activement en train de développer, fonctionne d’une manière différente. Cette approche s’appuie sur les téléchargements et la mise en ligne d’algorithmes d’apprentissage ainsi que d’échantillons de données automatiques afin de les comparer avec le reste des sources en ligne disponibles.

 

C’est quelque chose de beaucoup plus flexible qui est plus difficile à déjouer. Même un masque à gaz qui couvrirait votre visage ne vous garantirait pas de rester incognito, de la même manière que les systèmes similaires n’ont pas besoin de percevoir vos traits de manière très précise afin de vous reconnaître.

Ils peuvent utiliser toute donnée disponible afin de procéder à votre reconnaissance : la forme de vos jambes, votre calvitie, votre tatouage, votre allure, vos habits, etc. Un développement expérimental de Facebook peut identifier une personne à partir de n’importe quel angle, avec une précision de 83% avec un nombre suffisant de photos.

Le plus important ici est de prendre suffisamment de photos afin de faire une bonne comparaison. S’il y a seulement une photo de vous, bien qu’elle soit de très bonne qualité, les possibilités d’une reconnaissance avec succès diminuent. C’est pourquoi les technologies de Big Data et les algorithmes de recherche rapide sur Internet sont mises en avant.

Toutefois, il y a un sujet délicat : devrions nous publier ouvertement des photos de nous sur Internet ? Supportons-nous le fait que Facebook et Google les utilisent pour leurs propres objectifs de marketing ? En effet, vous ne pouvez pas vous cacher de ces « Big Brothers sur Internet ». Effectivement, rien n’arrête les entreprises de se procurer les données nécessaires en ligne s’il elles se trouvent dans un endroit avec un accès gratuit.

Assumons que votre page Facebook soit protégée avec l’option de confidentialité « amis seulement ». Qu’en est-il de vos photos aléatoires qui se trouvent dans les différentes publications d’autres personnes ? Qu’en est-il de votre profile LinkedIn ? Il est extrêmement difficile de bloquer toutes ces sources même si vous n’utilisez aucun réseau social.

La réponse à ces questions reste un mystère. Du côté du gouvernement, on pourrait obtenir des lois plus strictes pour le marché biométrique, ainsi qu’une attitude plus consciencieuse de la société.

Il est donc temps de s’habituer à l’idée que nos photos personnelles devraient posséder le même niveau de confidentialité que les scans  de nos documents privés ou de nos cartes de crédit. Les exhiber partout n’est donc pas du tout recommandé.

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